Aboutissement du référendum de la honte

C’est avec indignation que le Comité directeur du Parti du Travail, réuni le lundi 14 septembre, a pris acte de l’aboutissement du référendum, lancé par l’UDC et le MCG contre la loi visant à indemniser les travailleurs les plus précaires, ayant subi une perte de revenu durant le semi-confinement, et ne pouvant pas toucher le chômage partiel ou les allocations pour perte de gain.

De tous les référendums jamais lancés dans le canton de Genève, c’est sans doute le plus infâme. A cause de ce référendum, de milliers de travailleurs précaires, qui auraient pu toucher dès cet été une aide vitale, dont ils ont absolument besoin, devront attendre jusqu’en février au plus tôt – la loi ne pouvant entrer en vigueur avant que le peuple se prononce.

Motif de cette attaque ignoble contre une aide, ponctuelle et non renouvelable, aux plus précaires ? Le versement de l’indemnisation n’est pas conditionné à un statut légal, et pourrait de ce fait être touché par des travailleurs sans papier. Les référendaires y voient une « prime au travail au noir ». Ils ont d’ailleurs usé d’un procédé mensonger pour la récolte des signatures, prétendant qu’ils faisaient signer contre le travail au noir, et non contre l’objet réel de leur référendum, l’aide aux plus démunis.

C’est bien là l’extrême-droite, s’acharner sur les plus faibles, attaquer les victimes, pour ne pas toucher aux causes. Rappelons tout de même que les travailleurs sans papiers font souvent un travail indispensable pour notre société – ce que la pandémie du Covid-19 a bien mis en évidence –, que les responsables du travail au noir ne sont nullement les travailleurs qui subissent cette situation de précarité et d’impossibilité de fait de faire valoir leurs droits, mais leurs employeurs, que la meilleure solution face au travail au noir est la légalisation des travailleurs concernés. Rappelons aussi que le fait de ne pas avoir de titre de séjour valable, n’empêche pas que les travailleurs sans papiers ont nonobstant des droits humains, dont celui à une existence digne…

L’UDC et le MCG rappellent au moins par là que leur prétendue sollicitude pour les classes populaires et pour les travailleurs d’ici n’est que posture hypocrite. L’extrême-droite démontre une nouvelle fois que, hier comme aujourd’hui, elle est le pire ennemi des classes populaires.

 

Pour le Parti du Travail

Alexander Eniline

Président