Lois Corsets:
Le Parti du Travail salue le rejet des deux lois-corsets. Ce vote affirme la volonté des Genevoises et des Genevois de préserver des services publics solides, accessibles et à la hauteur des besoins.
En disant non à ces mécanismes de contrainte, la population envoie au Grand Conseil un message sans ambiguïté : pas d’austérité, pas de privatisations, pas de services publics à deux vitesses. Cette victoire est le fruit de la mobilisation citoyenne et d’un large front social et politique. Nous félicitons toutes les personnes qui ont informé, débattu et voté pour défendre l’intérêt général.
Le refus des lois-corsets ne résout pas le défi des finances publiques. Depuis 1999, les baisses d’impôts successives en faveur des contribuables les plus aisés ont entraîné de l’ordre de 2 milliards de francs de recettes en moins par an. Demandées par la droite et, parfois, soutenues par une partie de la gauche, ces baisses sont les causes des déficits budgétaire du canton. Alors qu’en France une « taxe Zucman » pour une contribution minimale sur les très grandes fortunes est débattue, le mouvement international va vers une participation accrue des ultra-riches. À Genève aussi, la question doit également se poser.
Initiative pour + de logements en coopérative
L’acceptation par la population marque un échec des milieux immobiliers et traduit le ras-le-bol face aux loyers exorbitants. Toutefois, l’accès aux coopératives reste socialement excluant car limité à une certaine classe : il faut disposer de fonds propres pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers de francs. De plus, les personnes non-suisse sans permis B ou C sont exclus. C’est pourquoi, le Parti du Travail continuera à se battre pour un droit au logement pour toutes et tous, pour une augmentation du parc public, pour l’encadrement des loyers et la lutte contre la spéculation.
Initiative piétonne : « pour un canton qui marche »
Nous sommes déçus du résultat. La piétonnisation, lorsqu’elle est bien conçue, renforce la sécurité, la convivialité et la qualité de vie, tout en soutenant les artisans locaux grâce à un espace public plus accueillant et vivant. Nous vivons une crise climatique qui exige une transformation de nos mobilités à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux.
Le contre-projet accepté aujourd’hui ne contient pratiquement rien de plus que ce qui est déjà inscrit dans la loi. Il n’avait été rédigé que pour torpiller l’initiative, et ne servira malheureusement à rien pour améliorer la situation.
Initiative pour l’impunité de la police:
La population enterre le projet électoraliste de l’UDC. Derrière un discours d’apparence sécuritaire, il s’agissait de promouvoir une police autoritaire, protégée par une forme d’immunité, au lieu de renforcer la proximité, la formation et la prévention au sein du corps policier. L’extrême droite, et une partie de la droite, tentent de se faire passer pour les défenseurs de la sécurité, mais les plans successifs d’économies et leur volonté de couper dans les services publics révèlent leur vrai visage.
On ne construit pas une sécurité durable en affaiblissant les services publics : au contraire, des services forts, l’inclusion, la lutte contre la précarité et l’exclusion, ainsi que l’égalité entre femmes et hommes, sont les piliers d’une société plus sûre. C’est par la lutte contre la précarité, l’exclusion et le patriarcat, tous trois étroitement liés au capitalisme, que nous construirons une société plus sûre pour toutes et tous.
Valeur locative
Nous prenons acte de l’acceptation populaire de la valeur locative. Le projet accepté risque d’occasionner des pertes fiscales considérables pour les collectivités publiques, et était tellement mal conçu que les cantons et une partie de la bourgeoisie l’avaient combattu. Il ne profitera qu’aux propriétaires qui ont fini de rembourser leur hypothèque, et risque d’avoir des incidences négatives sur les travaux de rénovation et la transition écologique. Le Parti du Travail continue à dénoncer ce projet inégalitaire qui consacre la rente immobilière et s’oppose à la justice sociale au détriment des classes populaires et du droit au logement. Il se battra pour que les pertes fiscales que la suppression de la valeur locative devrait occasionner ne se traduisent pas en coupes budgétaires au détriment des classes populaires.
E-ID
A l’heure où nous finissons de rédiger ce communiqué, le résultat de cette votation demeure incertain. Le score sera dans tous les cas extrêmement serré. Ce seul fait constitue un échec pour des autorités, et un camp bourgeois allié aux organisations réformistes qui ont mis des forces considérables dans la campagne, et ont tout fait pour présenter à la population le projet de l’E-ID comme sûr, offrant des garanties élevées pour la protection des données personnelles et presque sans inconvénients. Ce discours rassurant n’a pas suffi à convaincre près d’une moitié de la population, qui reste à juste titre méfiante des virtualités de surveillance de masse qu’une généralisation de l’E-ID risque d’entraîner. Rappelons que l’autorité chargée d’émettre l’E-ID est Fedpol, l’officine responsable du scandale des fiches; nous ne pouvons lui faire confiance. Nous n’avons pas confiance non plus dans le caractère « volontaire » de l’utilisation de l’E-ID: très souvent, lorsqu’une identification électronique est « optionnelle », toute solution analogique est rendue suffisamment dissuasive pour qu’elle devienne de fait obligatoire. Si le peuple devait finalement rejeter l’introduction de l’E-ID, ce serait une victoire pour les libertés démocratiques et un coup de frein bienvenu à ce qui risquerait de mener à une surveillance de masse plus grande et plus systématique que ce qui est le cas aujourd’hui. S’il devait l’accepter, nous nous battrons pour que la Confédération tienne ses promesses de protection des données personnelles, de respect de la vie privée et que l’utilisation de l’E-ID reste strictement optionnelle.
Election complémentaire au Conseil d’Etat
Le Parti du Travail prend acte des résultats du premier tour, et salue le résultat du candidat vert Nicolas Walder, arrivé en tête. La seconde place acquise par le candidat de l’UDC Lionel Dugerdil, qui le place dans une position éligible, est en revanche un signal inquiétant. Le second tour verra un duel Walder Dugerdil, avec un risque réel de l’accession de l’UDC au gouvernement cantonal. Le fait que le candidat Dugerdil lorgne sur le département des institutions (qui chapeaute la police), l’initiative démagogique qui a heureusement été rejetée aujourd’hui, ne rappellent que trop bien le danger que constitue l’extrême-droite pour les libertés démocratique. Sa politique réactionnaire et anti-sociale en fait le pire ennemi des classes populaires. Pour empêcher l’accession de l’UDC au Conseil d’Etat, pour que celui-ci ne penche pas encore plus à droite, le Parti du Travail appelle clairement et sans réserve à voter pour Nicolas Walder au second tour.