LE PARTI SUISSE DU TRAVAIL DE 1944 À NOS JOURS
Le temps des passions (1930 - 1939)
Tout au long des années 1930, diverses actions de revendication sociale (défense des chômeurs, des locataires, …) voient le jour.
Le 9 novembre 1932 : après la fusillade par l’armée des manifestants réunis sur la plaine de Plainpalais, une sévère répression s’abat contre la gauche genevoise.
1935-1936 : vers le front unique des forces de gauche contre la montée du péril fasciste. Participation à la constitution et à l’approvisionnement des Brigades Internationales en Espagne, soutien aux réfugiés du fascisme et du nazisme.
1937 : Les citoyens genevois acceptent une loi interdisant le Parti communiste. Entrée dans la clandestinité des militants communistes, qui rejoignent en grand nombre le Parti socialiste, dirigé par Léon Nicole.
1939 : La direction du Parti socialiste suisse exclut les sections rebelles vaudoise et genevoise. Les dissidents socialistes constituent la Fédération socialiste suisse (FSSI, emmenée par Léon Nicole).
Guerre et clandestinité (1939 - 1944)
1941 : le Conseil fédéral décrète la dissolution de la FSS. Les quatre conseillers nationaux vaudois et genevois adhérant à la FSS sont exclus du Parlement. A Genève, la mouvance socialiste est puissante, organisée par des hommes et des femmes de gauche, qui ne se contentent pas des positions dominantes de l’Union syndicale ou du Parti socialiste suisse mais envisagent, au contraire, une transformation de la société.
1943-1945 : dans le double contexte des grandes victoires de l’Armée rouge sur les hordes hitlériennes, et surtout d’une profonde volonté de changements sociaux pour l’après-guerre, des listes ouvrières constituées de candidats inconnus remportent un succès important aux élections municipales. Fondation à Genève du Parti ouvrier, futur Parti du travail, le 8 juin 1943. En 1943 également, fondation de l’Office social du Parti du travail. En 1944 : Fondation du Parti du Travail
Fondation du Parti du Travail Genevois (1944)
En 1945 , les interdictions communistes sont levées, le Parti du travail peut présenter une liste légale de candidats aux élections, sans restrictions. Parmi ses combats, figure en première place l’introduction de l’Assurance vieillesse et survivants (AVS), qui sera le premier grand combat du Parti suisse du Travail (PST) au niveau national. En effet, dès les 14-15 octobre 1944, une structure nationale rassemble les sections cantonales qui se sont créées dans tout le pays. Le PST va disposer en Suisse romande d’un quotidien, la Voix Ouvrière, ancêtre de l’actuelle Voix Populaire. Au Conseil national, le PST fait en 1947 le meilleur score de son histoire, avec 7 sièges, dont 3 élus vaudois.
Un parti de «grand rassemblement populaire»
A ses débuts, le Parti du Travail se voulait un parti ouvert de «grand rassemblement populaire», regroupant la classe ouvrière, mais aussi la paysannerie, les artisans et petits commerçants menacés par le Grand Capital. Mais dès le début des années 1950 , les membres du PdT sont victimes de la » chasse aux sorcières » : nombre d’entre eux sont accusés de crimes contre l’État. Le Conseil fédéral édicte des directives concernant les fonctionnaires indignes de confiance. Des fonctionnaires membres du parti, mais aussi des employés d’entreprises privées, sont la proie de diverses mesures d’exclusion, qui vont jusqu’aux licenciements. Procès d’opinion de personnalités politiques et d’intellectuels proches du parti. Dans l’exaspération de la guerre froide où, pour les uns et les autres, il n’y avait qu’un camp opposé à l’autre, le Parti du travail défend une véritable neutralité suisse. Sa politique est difficilement admise par les partis communistes européens.
Des luttes mais aussi des remises en question
Face à l’écrasement de l’insurrection de Budapest en 1956, le PdT reconnaît que de graves erreurs, voire des crimes, ont été commis, que le manque de démocratie génère de graves crises dans plusieurs pays communistes. Il refuse cependant de rejoindre le camp des détracteurs de l’URSS et le paie du prix de l’ostracisme.
Début des années 1950 – années 1960 : plusieurs associations pour la paix, contre la terreur nucléaire, pour l’amitié entre les peuples des blocs Est-Ouest et pour la défense des droits féminins sont fondées par le Parti du travail ou avec sa participation : Mouvement de la paix, Mouvement populaire féminin. Il milite très activement en faveur de la libération de l’Algérie.
Dès la fin des années 1950, l’organe du FLN, » El Moudjahid « , est imprimé et diffusé clandestinement par le truchement du PdT. 6 mars 1960 : Genève accorde le droit de vote aux femmes, aux niveaux communal et cantonal. 1961 : des députées font leur entrée au Grand Conseil.
Dès la fin des années 1960, le Parti du travail lance des combats pour les retraites populaires (révision de l’AVS), pour les quatre semaines de vacances payées, en faveur d’une assurance-maladie à la charge de l’employeur, pour la protection des locataires et pour le droit au logement, pour une fiscalité plus juste, contre les dépenses militaires, pour l’extension des droits démocratiques, pour une véritable assurance-maternité, contre la pollution des eaux, pour la défense des droits des étrangers et contre le racisme.
Capacité de résistance et travail de terrain
Les épreuves n’ont donc manqué dans l’histoire du Parti du Travail. Il a été affecté par des crises internes et des scissions. On a prédit sa mort à maintes reprises, et pourtant il est là, bien vivant ! Comment expliquer cette capacité de résistance ? D’abord, le parti a su, à plusieurs moments de son histoire, se renouveler, attirant de nouvelles générations de militant-e-s. Il a fait une place importante aux femmes. Il a été à la pointe de la lutte pour le suffrage féminin. Surtout, il a été et reste très présent sur le terrain, dans les quartiers (par exemple avec ses stands dans les marchés), au contact de la population. Il n’est jamais devenu une secte communiste ou gauchiste se complaisant dans les théories. Il vise l’action concrète, en faveur du progrès social.
Le PdT participe très activement à de nombreuses actions contre les interventions françaises puis américaines au Vietnam, et pour la décolonisation des peuples du tiers-monde.
1971 : Face aux pratiques bureaucratiques et contraires à la démocratie -allant, de la part de gouvernements qui se réclament du Socialisme, jusqu’à la persécution de ses militants et jusqu’aux interventions armées-, le Parti du travail adopte une déclaration fondamentale. Celle-ci rappelle sa conception du Socialisme, qui doit être indissociable de la démocratie et des libertés.
1974 : Le Parti du travail met sur pied, au mois de juin, un meeting à la patinoire des Vernets, réunissant plus de 15’O0O travailleurs espagnols, avec la venue de la » Pasionaria et de Santiago Carrillo. En 1974 également, lancement par le PST d’une initiative populaire Contre la vie chère et l’inflation « , visant à un contrôle général des prix.
1979 : Roger Dafflon devient le premier maire communiste d’une grande ville suisse.
Anti-impérialisme et anti-fascisme
Depuis leur création en 1944, le Parti du Travail et le PST sont résolument antifascistes. Ils se sont toujours élevés avec vigueur contre la xénophobie et le racisme, qui constituent aujourd’hui le fond de commerce de l’UDC. Ils se prononcent en faveur du vote des étrangers. Ils ont fait leur devoir internationaliste en soutenant les peuples en lutte pour leur indépendance et leur liberté : Algériens contre la domination coloniale française, Vietnamiens se battant contre l’intervention militaire massive des Etats-Unis, Sud-Africains contre l’apartheid, etc.
Un parti pour la justice sociale
1989 : Le changement en profondeur de notre société reste une valeur fondamentale, et donne de nouvelles perspectives au développement de l’action unitaire avec toutes les forces progressistes. L’accent est mis sur un fonctionnement interne démocratique et transparent.
1993 : Constitution de l’Alliance de gauche (Parti du travail-Indépendants-SolidaritéS), qui remporte d’importants succès électoraux au Parlement cantonal, au Conseil municipal de la Ville de Genève et dans d’autres conseils municipaux du canton.
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