La Grève pour l’avenir : pourquoi le Parti du Travail y participe, et avec quels objectifs ?

Résolution adoptée par le Congrès ordinaire du Parti du Travail du 8 mai 2021

§ 1. Le capitalisme, au nom de l’impératif de l’accumulation du capital et de la soif de profit de la petite oligarchie qui règne sur ce monde, nous conduit à toute vitesse vers une extinction programmée. Les températures ont d’ores et déjà augmenté de 1°C par rapport à l’ère préindustrielle, et les conséquences en sont visibles, et dévastatrices. Si l’on veut réussir à limiter la hausse des températures à 1,5°C, il faudrait réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre de 55% d’ici à 2030. Tout retard après 2020 rendrait rapidement cet objectif inatteignable. Il faudrait tout de même réduire ces mêmes émissions de 2,7% par an si on veut au moins réussir à ne pas dépasser 2°C de hausse. Le problème étant que les émissions continuent régulièrement à croître, et, au rythme actuel de l’inaction des pouvoirs politiques et de la soif de profit sans fin des entreprises, cela est bien parti pour continuer. Ce qui impliquerait une hausse des températures jusqu’à 3,9°C d’ici la fin du siècle, ouvrant la porte à des boucles de rétroaction incontrôlables, et rendant au final la planète inhabitable, ou peu s’en faut.

§ 2. Or, malgré l’urgence, les émissions de gaz à effet de serre continuent régulièrement d’augmenter. Les décideurs capitalistes ne font rien, ou trop peu, ou, pire, essayent de trouver dans cette catastrophe annoncée des opportunités pour de nouveaux profits. Quand ils ne sont pas ouvertement climatosceptiques, ils font semblant d’avoir entendu les scientifiques qui les alertent de l’urgence…pour continuer comme si de rien n’était ensuite. Les monopoles et leurs lobbies font tout pour pouvoir continuer à polluer aussi longtemps que possible : les profits tout de suite, et après nous le déluge !

§ 3. Face à cette catastrophe annoncée et l’incapacité manifeste de la société capitaliste et de ses institutions d’y faire face, le mouvement des grèves pour le climat a joué un rôle crucial pour faire prendre conscience aux peuples de l’urgence de la situation. Mais ce mouvement, s’il a remporté des succès partiels au plan idéologique, ce ne fut pas au point de changer le rapport de forces. Aussi, à part des votes de déclaration de l’urgence climatique, sans portée pratique, n’a-t-il guère réussi à obtenir d’avancées réelles.

§ 4. Le mouvement de la grève du climat suisse a justement analysé que la limite qui l’empêche de progresser est le fait qu’il n’organise principalement que la jeunesse scolarisée, que pour construire un rapport de force efficace, il faudrait pouvoir organiser les travailleurs. D’où est né le projet d’une Grève pour l’avenir, rassemblant la grève du climat, les syndicats et les partis politiques du côté des travailleurs, et d’autres collectifs adhérant à la lutte pour la justice sociale et climatique. Une première grève pour l’avenir – après l’inévitable report de celle prévue pour le 15.05.20 – aura lieu le 21.05.21. Il ne s’agit pas d’un aboutissement, la grève pour l’avenir étant conçue comme un point de départ d’un mouvement de lutte, destiné à changer le rapport de force et d’imposer un changement de système, pour une société plus juste et durable.

§ 5. Le Parti du Travail est activement impliqué dans ce mouvement dès le début, et s’y engagera avec détermination à l’avenir, car il s’agit pour nous d’un objectif stratégique majeur.

§ 6. Premièrement, parce que l’écologie est pour notre Parti une préoccupation sérieuse, et ce depuis longtemps. Il est écrit en effet dans Vivre mieux et autrement, programme d’action du Parti Suisse du Travail adopté en 1979 :

§ 7. « Le développement anarchique de la société capitaliste porte à l’environnement des atteintes souvent graves. Une solution complète des problèmes écologiques exige donc une modification du caractère de la société. Mais il est indispensable d’utiliser immédiatement tous les moyens efficaces pour sauvegarder et rétablir un environnement naturel sain ».

§ 8. La section genevoise du Parti Suisse du Travail écrivait dans Avec vous…, brochure pour les élections municipales de 1983 :

§ 9. « Le Parti du Travail est-il un parti écologiste ? Non et oui ! Non, si l’on considère comme « écologiste » une organisation, un parti dont la protection de l’environnement est le premier, l’unique champ d’intervention; oui, si l’écologie est une préoccupation constante, prioritaire à côté d’autres telles que la recherche de la paix, la défense des intérêts des plus défavorisés, la lutte contre la crise, pour des logements décents, etc.; oui, si le maintien et la protection de l’environnement visent à l’amélioration globale de la qualité de la vie pour tous. Dans ce sens protéger le travailleur, l’habitant, des nuisances auxquelles ils sont exposés par le développement anarchique de notre société visant uniquement à la recherche du profit maximum, a toujours été une de nos préoccupations majeures ».

§ 10. Il était dit également dans le rapport politique présenté à notre Congrès cantonal du 23.06.18 (soit avant Greta Thunberg) :

§ 11. « C’est aux communistes que nous sommes d’apporter une perspective politique à cette révolte, celle du socialisme. C’est d’autant plus urgent que le capitalisme ne se contente pas de générer misère et souffrances, mais mène rapidement notre espèce à l’extinction, en rendant la planète bientôt inhabitable pour la plupart des formes de vie qui s’y sont développées. Le problème est connu. Et il est beaucoup plus grave qu’on ne le croit généralement. Le changement climatique, la pollution, la détérioration de la biosphère, ont d’ores et déjà atteint un point critique. De fait, il est presque déjà trop tard, et ceux qui vivent aujourd’hui sont la dernière génération à pouvoir encore y faire quelque chose. En prenant des mesures globales et de grande ampleur, pas juste avec les « petits gestes du quotidien ». Il est universellement reconnu par la communauté scientifique que le seuil de 2°C de réchauffement climatique, pourtant considéré comme un maximum critique, sera dépassé. On a récemment trouvé un sac en plastique dans la Fosse des Mariannes, à 10 km de profondeur. Ce fait illustre douloureusement le niveau dramatique de la pollution des océans (où de fait abondent les zones vidées de leurs poissons par la surpêche, et de plus en plus de zones mortes, désertées de pratiquement toute forme de vie). La déforestation, la pollution des sols et des eaux, la désertification ont atteint des sommets catastrophiques. »

§ 12. Si la grève pour l’avenir représente pour nous une priorité stratégique, c’est aussi parce que ce mouvement rejoint nos luttes sur plusieurs points fondamentaux : conscience de la nécessaire indissociabilité entre justice climatique et justice sociale ; volonté d’organiser les travailleurs, choix de l’arme majeure de la classe ouvrière, la grève générale, et par là conscience du rôle historique de la classe ouvrière et engagement en faveur d’une lutte de classe menée jusqu’au bout ; conscience enfin qu’il n’est pas possible de résoudre la question écologique sans rupture avec le capitalisme. Des idées qui sont les nôtres acquièrent ainsi une influence nouvelle, dont il importe de savoir tirer parti.

§ 13. Aujourd’hui, l’urgence climatique est la contradiction centrale autour de laquelle tout se joue : ou rupture avec le capitalisme et construction d’une nouvelle société socialiste et écologiquement durable, ou maintien d’un système capitaliste, impérialiste et oppressif, au prix d’une destruction accélérée de l’environnement, et d’une société de moins en moins vivable. La rupture est urgente, car plus on perd de temps, et moins il sera possible de limiter les dégâts. L’enjeu est crucial pour notre Parti, qui doit être à la hauteur de cette responsabilité historique.

§ 14. Toutefois, si la convergence des luttes très large voulue par la grève pour l’avenir fait sa force, elle en constitue aussi la limite, une convergence si large, regroupant des syndicats, des partis réformistes comme des organisations révolutionnaires, et toute une diversité de collectifs très variés ne peut l’être qu’au prix de la cohérence et de la clarté de l’objectif poursuivi. Si le manifeste national adopté par la grève pour l’avenir pointe justement que « Les crises économiques, écologiques et sociales générées par le système capitaliste ne peuvent être résolues en son sein. Il faut donc un profond changement », il ne dit pourtant pas clairement par quoi le remplacer, mais juxtapose plus qu’il n’articule : dénonciation du système, critique de son caractère non-démocratique, exigences de démocratisation du système politique existant ; réflexions anarchisantes (démocratie locale et abolition de toutes les hiérarchies) mais non complètement assumées et exigences présentées aux autorités existantes ; revendications diverses, certaines radicales, d’autres de nature plus réformiste, applicables plus ou moins dans le cadre du système en place.

§15. Ce qui y manque en revanche : définition d’un système alternatif au capitalisme (faute de quoi parler de changement de système n’est qu’un slogan vide), prise de pouvoir politique par les travailleurs, socialisation des monopoles et des secteurs stratégiques, planification de l’économie. Sans tout cela, il ne peut y avoir de mouvement révolutionnaire, seulement un mouvement revendicatif, qui, aussi radical fût-il, ne peut changer la société. C’est au parti marxiste que nous sommes d’amener cette perspective politique et révolutionnaire.

La question du climat est une question de classe

 § 16. Pour définir ce qu’est la conception de l’écologie du Parti du Travail, et ce qu’elle n’est pas, la première chose à dire que pour nous la question écologique est inséparable de la lutte des classes. Ainsi qu’il est écrit dans le programme électoral du Parti Suisse du Travail, adopté en 2019 :

§ 17. « La destruction de l’environnement est une conséquence directe de la mainmise du capital sur la planète et de sa recherche illimitée de profits. Ces faits ne peuvent plus être contestés par personne. Sous les conditions de la production capitaliste, d’énormes dévastations sont devenues possibles. Nous vivons un processus par lequel la nature, sous l’exploitation du capital, est appauvrie de manière dramatique. Nous ne pouvons pas séparer les problèmes environnementaux de la lutte de classes. Ceci pour la simple raison que l’exploitation de la force de travail et de la nature se fait parallèlement. Nous soutenons que les problèmes environnementaux font partie de la lutte de classes. Ils l’accentuent et l’intensifient. Les problèmes environnementaux ne pourront pas être résolus dans le cadre du capitalisme ».

§ 18. Nous ne sommes clairement pas toutes et tous dans le même bateau, et ce n’est pas « l’humanité » en général et de de façon indistincte qui est responsable de la situation actuelle. La destruction de l’environnement est le fait de responsables identifiables et identifiés, sans s’attaquer auxquels il est vain de parler d’écologie.

§ 19. Conformément aux données présentées dans le CDP Carbon Major Report (2017), il est établi que 100 entreprises sont responsables à elles seules de 71% des émissions de gaz à effet de serre entre 1988 et 2015. S’il s’agit donc de responsabiliser des acteurs, c’est bien de celles-ci dont il doit être question en premier lieu

§ 20. L’empreinte écologique n’est clairement pas la même selon la classe sociale. Les 10% les plus riches de la planète sont ainsi responsables de 50% des émissions de gaz à effet de serre sur la planète, les 50% les plus pauvres de seulement 10%. Au fond, c’est le mode de vie des plus riches qui est écocide, et n’est pour cette raison plus tolérable.

§ 21. En Suisse également, la place financière pollue à elle seule 22 fois plus que toute la population suisse ; les plus riches polluent 2000 fois plus que les plus pauvres.

§ 22. Et ce sont les personnes les moins responsables de la dégradation de l’environnement qui ont le moins de possibilités de tenter d’en échapper aux conséquences, et en souffrent donc le plus.

§ 23. Il n’y a donc pas d’écologie digne de ce nom sans lutte de classe. C’est pourquoi le Parti du Travail défend une écologie populaire.

 

La lutte écologique est une lutte anti-impérialiste

§ 24. Ce sont aujourd’hui les parties du monde qui sont le moins responsables de la catastrophe en cours – celles où habitent les peuples que l’impérialisme opprime – qui en souffrent le plus.

§ 25. La péninsule arabique, l’Afrique du Nord, l’Inde…connaissent régulièrement des pics de chaleurs jusqu’à 50°C et au-delà, rendant ces régions de plus en plus difficilement habitables pour les êtres humains. De vastes territoires en Afrique et en Asie sont frappés par des sécheresses de plus en plus drastiques, dévastatrices pour les cultures, menaçant des dizaines de millions de personnes de famines. La montée du niveau de la mer n’est pas une menace seulement future, mais d’ores et déjà une réalité. Des centaines de millions de personnes, qui vivent sur les terres côtières, sont menacées. Des mégalopoles comme Lagos, Jakarta,… sont d’ores et déjà lentement mais sûrement emportées par l’érosion. L’Indonésie est en train de bâtir une nouvelle capitale en hauteur, puisque les jours de l’actuelle, Jakarta, sont comptés. Des pays insulaires d’Océanie tout entiers risquent d’être engloutis par les flots.

§ 26. L’agenda « écologique » de la bourgeoisie, visant à repousser les changements nécessaires autant que possible, revient en réalité, de la part des élites dirigeante de pays impérialistes qui se trouvent être en zone tempérée (et pour cette raison moins exposés aux conséquences du changement climatique) à sacrifier de facto des centaines de millions de personnes dans le Sud global.

§ 27. La lutte écologique est de ce fait une lutte antiimpérialiste.

La question écologique ne se limite pas au climat

 § 28. Le réchauffement climatique n’est pas le seul problème écologique urgent. Se concentrer uniquement sur les émissions de gaz à effet de serre amène même parfois à une étrange casuistique, où on présente comme « vertes » des technologies qui en fait ne le sont pas. Il y a aussi le problème de la pollution, les océans qui étouffent sous la masse de déchets plastiques, la limitation des ressources en métaux, mis à part le fer et l’aluminium (respectivement 5% et 8% de la lithosphère),…

§ 29. Une étude publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature nous apprend qu’en 2020, pour la première fois dans l’histoire, le poids des objets produits par les humains – bâtiments, infrastructures, produits manufacturés – dépasse celui de la biomasse (la nature vivante) ; 1’100 milliards de tonnes, contre un milliard environ. Au début du XXème siècle, le poids des produits humains ne représentait que l’équivalent de 3% de la biomasse seulement. Mais la masse des artefacts a explosé depuis 1945, du fait de l’accumulation accélérée du capital, et poursuit aujourd’hui une croissance exponentielle. Si celle-ci devait se poursuivre au rythme actuel – et c’est malheureusement la voie que nous sommes bien partis pour emprunter – le poids des produits de main humaine triplera d’ici 2040, pour atteindre 3’000 milliards de tonnes. Quant à la biomasse, elle a déjà décru de moitié depuis le néolithique. Et son massacre se poursuit inexorablement avec la déforestation et le bétonnage à outrance. Autant dire que nous allons droit à la catastrophe.

§ 30. Une approche globale et un changement radical de système sont nécessaires pour traiter tous ces problèmes – pas seulement une « décarbonation » de l’économie. Le marxisme est la seule méthode à même de penser et d’accomplir un tel changement. La voie de la révolution plutôt que de la réforme lente de l’ordre existant n’est plus aujourd’hui un enjeu de discussion doctrinale, mais une urgence vitale.

 

Non à la fuite en avant technologique

 § 31. La technologie ne saurait être la solution miracle à la crise écologique en cours. D’une part, développer des technologies réellement « vertes » et « propres » prendra du temps, et nous en manquons. Deuxièmement, car il n’y a pas de miracles en technologie, et la plupart des technologies abusivement présentées comme « vertes » ne le sont pas réellement, même lorsqu’elles permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est même pas toujours le cas.

§ 32. Car, derrière ces technologies, il y a des émissions de gaz à effet de serre cachées et une demande colossale de matières premières. Les technologies estampillées « vertes » – batteries des voitures électriques, panneaux solaires, certains modèles d’éoliennes – sont même extrêmement consommatrices de métaux rares. D’où un massacre continu de la biosphère par l’extractivisme à une échelle toujours plus large, au prix de dégâts toujours plus considérables à l’environnement. D’où l’accroissement sans cesse continué des infrastructures, d’ores et déjà surdimensionnées. Du reste, l’économie de ressources ou d’énergie obtenue est généralement, sous le capitalisme, annihilée par un « effet rebond » : augmentation du volume de production, ou investissement du capital ainsi épargné ailleurs.

§ 33. Et cette fuite en avant ne peut de toute manière durer longtemps. Car les métaux requis par les nouvelles technologies sont présents en quantité limitée sur la Terre. Certains sont même fort rares. Il en a été plus extrait en quelques décennies à peine que durant toute l’histoire de l’humanité. Les réserves disponibles d’argent, de fluor, de zinc, d’étain, de nickel, arriveraient à épuisement d’ici deux à trois décennies. Et il n’est en pratique pas possible de recycler sans perte, ni indéfiniment. Bien entendu, le recyclage, l’économie circulaire et le développement de technologies plus « vertes » sont indispensables, mais ne devraient en aucun cas être vus comme un moyen de faire perdurer la gabegie actuelle, car ce serait courir à la catastrophe.

§ 34. Pour cela, nous avons des raisons d’être opposés au développement de la 5G. Premièrement, il est inadmissible que les opérateurs téléphoniques essayent d’imposer une technologie, dont tout le monde subirait les effets, sans débat démocratique. Le peuple doit pouvoir se prononcer. Deuxièmement, outre les dangers supposés pour les êtres humains, les dégâts bien réels sur les insectes, la 5G a pour vocation de permettre une utilisation à large échelle d’objets connectés ; ce qui implique une hausse massive de la demande pour métaux rares, et une augmentation considérable des émissions de gaz à effet de serre. L’informatique, en effet, loin de représenter une « dématérialisation » de l’économie, est au contraire très demandeuse en matières premières et hautement énergivore. Il n’est pas question d’y renoncer, mais il faut en faire un usage raisonnable.

§ 35. Bien entendu, le Parti du Travail ne saurait être contre le progrès technologique, encore moins contre la science, ni prôner un retour à un passé préindustriel fantasmé. Il est néanmoins indispensable de faire preuve de mesure, de trouver la voie d’une certaine sobriété. Le développement débridé de la « tech » qui a lieu actuellement ne vise aucun progrès humain, seulement la valorisation du capital investi dans ce secteur. Ce développement ne saurait pas non plus être une fin en soi. Le principe de précaution et le souci de la préservation de la biosphère devraient toujours s’appliquer.

 

Non aux mirages du « capitalisme vert »

§ 36. Toutes les solutions « vertes » du capitalisme ne le sont pas, pour la bonne et simple raison qu’elles visent à poursuivre l’accumulation, autrement. Même si l’économie capitaliste arrivait à se « décarbonner » – ce qu’elle ne peut réussir que partiellement – elle ne sera pas soutenable pour autant. Le projet illusoire d’un capitalisme vert, à base de remplacement des énergies fossiles par du renouvelable et de solutions high tech, n’aurait rien de vert. Le fait même que des analystes bourgeois présentent la transition énergétique comme une « opportunité » (de nouveaux profits) plutôt que comme une contrainte suffirait pour comprendre que l’écologie n’a rien à voir là-dedans.

§ 37. Cette situation exprime toute la dramatique contradiction entre les discours lénifiants des autorités qui prétendent enfin agir pour le climat, le bavardage hypocrite sur la « finance durable », le greenwashing des entreprises, et la réalité des faits. Et cette contradiction est insoluble tant que nous restons enfermés dans le carcan du capitalisme. Système qui a pour condition la poursuite sans fin d’accumulation du capital, sans pouvoir prendre en compte les limites objectives que la finitude des ressources naturelles et les équilibres environnementaux imposent à cette croissance.

§ 38. Les Verts, de par leur « plan climat » qui, malgré sa radicalité apparente, parle de « relance » de l’économie (capitaliste), de nouvelles opportunités (de profit) grâce à la transition écologique – cette relance fût-elle peinte en vert –, montrent qu’en fait ils adhérent à l’impossible et contradictoire « capitalisme vert ». Ils sont de ce fait incapables de tenir leurs promesses de changements. Le même scepticisme est de mise pour tous les plans de « Green New Deal » (le New deal ayant été la politique, à base de capitalisme monopoliste d’État, destinée à sauver le capitalisme étatsunien de sa propre crise). Il en va de même du « Plan Marshall vert » du PSS (le Plan Marshall ayant été ce programme de prêts, avec intérêts, des USA visant à reconstruire le capitalisme européen après 1945, et accessoirement d’y permettre l’expansion de leur impérialisme).

§ 39. Il n’est pas possible, par définition, de continuer à accumuler sans continuer à gaspiller de façon croissante les ressources naturelles, et sans produire autant de déchets. Toutes les solutions à base d’« écologie de marché » participent de cette impasse. Pour mettre fin à la hausse continue des émissions de gaz à effet de serre et de production de déchets, il est indispensable de briser la dynamique d’accumulation, et donc de rompre avec le capitalisme, pas de tenter de le verdir.

 

Non à une écologie punitive et antisociale

 § 40. L’écologie libérale, prônée à quelques nuances près par tous les partis gouvernementaux – sauf l’UDC et l’aile climatosceptique du PLR – cible de préférence la « responsabilité individuelle » « du » consommateur (abstrait, indistinct quant à son appartenance de classe). Ce principalement sous forme de taxes écologiques (sur l’essence, les billets d’avions, le mazout, etc.).

§ 41. Le Parti du Travail rejette résolument ce type d’écologie, fondamentalement libérale, antisociale et punitive.

§ 42. Premièrement car elle est totalement inefficace. Il est en effet démontré que l’impact des « petits gestes » individuels sur les émissions de gaz à effet de serre est marginal.

§ 43. Deuxièmement et surtout parce que cette approche nie totalement la dimension de classe de l’écologie, et de ce fait est aussi injuste socialement qu’inefficace. Les taxes frappent en effet durement celles et ceux qui sont les moins responsables de la catastrophe en cours, et restent indolores pour les riches, qui peuvent continuer à polluer comme avant en payant un tout petit peu plus cher. Et elle épargne totalement les véritables responsables de la destruction de l’environnement : les monopoles capitalistes.

§ 44. Injuste et punitive, cette politique a pour effet de discréditer le discours écologiste, et d’amener l’eau au moulin des climatosceptiques, qui ont beau jeu de prétendre que l’écologie ne serait qu’une arnaque pour taxer plus les gens. C’est enfin un cadeau à l’UDC, qui peut prétendre à peu de frais être le vrai défenseur des classes populaires.

§ 45. Il ne saurait être d’écologie digne de ce nom que sociale.

 

Insuffisance du réformisme, de la logique du compromis parlementaire

§ 46. Si tout pas en avant, même minime, accompli dans le cadre du système actuel pour limiter les dégâts est bon à prendre, il n’est pas possible de résoudre le problème de cette façon. La situation est trop grave et l’urgence trop grande pour que la politique des petits pas suffise. En outre, toute politique de réformes dans le cadre du système butera sur les limites dudit système, qu’elle ne peut par définition pas franchir. Or, la limite infranchissable en régime capitaliste…c’est le maintien de ce régime lui-même ; soit la cause directe de la catastrophe en cours.

§ 47. La récente loi sur le CO2, au référendum contre laquelle notre Parti s’est associé, montre bien l’impasse que représente le réformisme. La gauche réformiste – le PS et les Verts – ont voté cette loi, et critiquent le référendum de gauche contre elle. Certes, disent-ils, la loi est très loin d’être suffisante ; néanmoins, il s’agissait du meilleur compromis possible étant donné le rapport de force existant au parlement, et, malgré tout, un petit pas dans le bon sens. Combattre cette loi serait contreproductif. Pire, cela reviendrait à faire le jeu de l’UDC et des climatosceptiques, et nous condamnerait à l’inaction pour des années.

§ 48. Certes, nous ne rejetons pas le compromis par principe. Il s’agit dans nombre de cas d’une tactique tout à fait respectable et utile, à condition bien entendu de savoir distinguer compromis et compromission, et de ne pas oublier ce pour quoi on lutte. Mais l’absolutisation du compromis, érigé en valeur positive per se, n’est pas plus défendable.

§ 49. En l’occurrence, la Loi sur le CO2 montre surtout les limites de la politique du compromis dans un parlement dominé par la droite. La loi telle qu’elle a été votée est non seulement insuffisante, mais ne va pas dans le bon sens. Le parlement a surtout veillé à toucher le moins possibles aux intérêts des entreprises et à leur recherche du profit à tout prix. Rien n’est prévu en matière d’investissements des banques, rien pour changer au modèle actuel du tout jetable importé des quatre coins de la planète, rien pour changer quoi que ce soit à la gabegie actuelle.

§ 50. La position du PS et des Verts révèle les limites irréductibles d’une posture réformiste. Qui est trop intégré au système ne saurait porter la rupture. Ayant intégré la logique du compromis, n’ayant pas pour objectif de rompre avec le capitalisme, ces partis ne peuvent tenir leurs promesses d’un changement radical. Leur posture « réaliste » et « pragmatique » se révèle une impasse. Le seul réalisme véritable est révolutionnaire.

§ 51. Si nous sommes favorables à une collaboration avec les organisations réformistes à chaque fois que cela fait avancer la lutte – la Grève pour l’avenir étant un tel cas –, ce n’est pas au prix de taire nos divergences fondamentales avec elles, puisque la différence entre une politique révolutionnaire et une politique réformiste est de principe, non de degré, une différence entre un changement de système et l’aménagement à la marge du système actuel, un choix qui ne peut pas être escamoté.

 

Ce que le Parti du Travail propose

 § 52. Nous défendons une écologie populaire visant la solidarité. C’est pour cela que nous nous engageons à la mise en place des différentes propositions ci-dessous. Ce programme n’a aucunement vocation à être exhaustif :

 

Instauration du principe de la « règle verte »

§ 53. Le principe dit de la « règle verte » prévoit qu’il ne soit pas possible de prélever à la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer, et ne pas produire davantage que ce qu’elle peut supporter. Il s’agit donc d’inscrire ce principe dans la Constitution, et de l’appliquer de manière sectorielle dans le cadre des politiques suisses de l’environnement (politique de gestion des eaux, de protection de l’air, protection du climat, protection des sols et gestion des déchets) mais aussi de manière intersectorielle.

Une agriculture locale, durable et biologique

§ 54. L’agriculture capitaliste, dominée par l’agroalimentaire industriel, la mondialisation et la quête du profit avant tout, est non-durable, destructrice à terme de la fertilité du sol et de la biodiversité, comme l’écrivait déjà Marx, dans Le Capital, Livre III :

§ 55. « Même des chimistes agricoles tout à fait conservateurs […] admettent qu’une exploitation agricole vraiment rationnelle se heurte partout aux barrières insurmontables de la propriété privée […] Mais le fait, pour la culture des divers produits du sol de dépendre des fluctuations des prix du marché, et l’esprit même de la production capitaliste, axée sur le profit le plus immédiat, sont en contradiction avec l’agriculture, qui doit mener sa production en tenant compte de l’ensemble des conditions d’existence permanentes de la succession des générations futures. Un exemple frappant de ce fait est fourni par les forêts : il arrive qu’elles soient administrées à peu près dans l’intérêt général seulement lorsqu’elles ne sont pas propriété privée, mais prises en charge par l’État. »

§ 56. L’agroalimentaire industriel – outre les dévastations écologiques et sociales qu’il cause, et les gaspillages colossaux qu’il implique (près de 30% des denrées alimentaires sont perdues avant même d’arriver au consommateur) – n’est pas même en soi plus efficace que l’agriculture paysanne, seulement plus rentable.

§ 57. Le Parti du Travail défend une agriculture paysanne, biologique, locale, durable et respectueuse de l’environnement. Une agriculture faisant aussi peu usage que possible de produits phytosanitaires, destructeurs à terme des sols et de la biodiversité, toxiques pour l’être humain. Les pesticides de synthèse doivent être interdits.

§ 58. Ce qui implique de la protéger contre la concurrence déloyale et destructrice de monopoles étrangers, et donc de renoncer au libre-échange et à ses ravages. Ce qui implique de garantir aux paysans des prix corrects, et de mettre fin aux marges abusives imposées par la grande distribution.

§ 59. C’est pourquoi nous nous battons pour la souveraineté alimentaire. Le principe de la souveraineté́ alimentaire comporte plusieurs mesures ayant pour but de garantir autant que possible le rôle nourricier de l’agriculture suisse envers la population (en réduisant les volumes d’importation), ainsi que de garantir de bonnes conditions de travail et de rémunération pour les paysan-ne-s. Le rôle nourricier de l’agriculture est assuré notamment : 1. Par l’instauration de tarifs douaniers non préférentiels pour les denrées importées, en fonction des volumes d’importation. 2. Par le contrôle des prix des denrées de production suisse, selon les filières agricoles. 3. Par le développement d’infrastructures facilitant la vente directe entre producteurs et consommateurs. 4. Par l’instauration d’un salaire minimum pour les salarié.e.s agricoles et des conditions de travail respectueuses.

Relocalisation des activités productives

§ 60. Le capitalisme mondialisé, avec ses multinationales au-dessus des États, sa mise en concurrence généralisée à l’échelle de la planète, sa délocalisation de la production toujours plus loin, au prix de transports répétés à longue distance des matières premières, des produits semi-finis et des marchandises finies d’un bout à l’autre du globe, occasionnant à chaque fois pollution et gaspillages, est une catastrophe tant écologique que sociale, source de précarisation massive, d’insécurité et de nivellement par le bas.

§ 61. Il est indispensable de mettre fin à ce désastre, en relocalisant les activités productives, en produisant tout ce qui peur raisonnable l’être localement, avec des matières premières locales, en cherchant des alternatives le cas échéant aux hydrocarbures et aux matières premières importées de loin, en voie d’épuisement (les terres rares et d’autres métaux présents en quantité limitée dans la lithosphère notamment) et dont l’extraction est source de nuisances environnementales graves. Il existe de grandes possibilités notamment pour la renaissance d’une production textile suisse, à base de fibres textiles locales (lin et laine) ; ainsi que d’une filière base sur le bois indigène.

§ 62. Pour ne pas reproduire les mécanismes du marché capitaliste, qui sont à la source de la catastrophe en cours, pour que les activités productives en question ne soient pas uniquement locales, mais également écologiques et sociales – et ne soient donc pas guidées par le seul impératif de profit – celles-ci doivent être le fait d’entreprises publiques ou coopératives.

§ 63. Cela permettra de produire des biens durables, réparables et recyclables, de lutter contre le suremballage, et de mettre fin à l’obsolescence programmée. La publicité commerciale doit être interdite.

Rupture avec le libre-échange

§ 64. Pour rompre avec les ravages de la mondialisation, il est nécessaire de rompre avec le libre-échange et les règles de l’OMC (machine de guerre du grand capital contre les peuples). Aucun traité de libre-échange ne doit plus être signé. Les traités existants doivent être dénoncés, ou renégociés pour devenir des traités de coopération. Il est également indispensable de revoir les accords avec l’UE néolibérale, qui gravent dans le marbre la « concurrence libre et non-faussée ». Ce n’est qu’à cette condition qu’il sera possible de protéger une production locale et écologique face à la concurrence des multinationales.

§ 65. Pour agir contre les méfaits de « nos » multinationales à l’étranger, elles doivent pouvoir être poursuivies pour leurs abus. La spéculation sur les matières premières doit être immédiatement et totalement interdite.

Désinvestissement des énergies fossiles

§ 66. Pour que la Terre reste simplement habitable pour les êtres humains, il est indispensable de laisser 80% des hydrocarbures là où ils sont. Malheureusement, le capitalisme est dépendant aux énergies fossiles – 80% de l’énergie utilisée sur la planète est d’origine fossile (50% pétrole, 30% gaz et charbon ; le nucléaire et les énergies renouvelables se partageant les 20% restants) ; les lobbies pétrolier, gazier et du charbon sont puissants et font tout pour défendre leurs profits ; les gouvernements bourgeois ne prennent aucune mesure digne de ce nom pour y changer quelque chose. Si ces lobbies parviennent à maintenir le statu quo, tous les efforts que nous pourrions faire seront vains.

§ 67. Les banques suisses, les fonds de pensions, et même la BNS, continuent d’investir massivement dans les énergies fossiles. Cela ne peut plus durer. Nous proposons d’interdire sans délai tout investissement dans les énergies fossiles, et de réorienter cet argent vers le développement des énergies renouvelables, pour sortir aussi rapidement que possible de la dépendance aux hydrocarbures. Pour être vraiment efficace, une telle politique nécessiterait un contrôle public sur le secteur financier.

Nationalisation des entreprises énergétiques privées

§ 68. Pour mettre fin à une concurrence néfaste, basée sur le profit et par là conduisant à privilégier la rentabilité sur l’écologie, les entreprises énergétiques privées doivent être nationalisées (avec une exception pour l’autoproduction locale), ouvrant la porte à une rationalisation du système basée sur le développement des énergies renouvelables et les économies d’énergies (les énergies renouvelables ne doivent en effet pas être vues comme une façon de pouvoir poursuivre la gabegie actuelle, mais être solidaires d’une réduction importante de la consommation d’énergie).

§ 69. Il importe également de sortir rapidement du nucléaire.

§ 70. A Genève, le monopole des SIG sur la distribution d’eau et d’électricité doit être strictement maintenu.

Mesures contraignantes contre la pollution industrielle

§ 71. Actuellement, les entreprises s’adonnant à des pollutions des eaux ou de l’air peuvent acheter des droits d’émission de substances polluantes sur un marché mondial à d’autres entreprises. Il s’agit donc d’agir au niveau structurel en empêchant formellement cette possibilité́. Le marché des droits de polluer – vaste arnaque dont l’efficacité écologique est nulle – doit être remplacé par des normes contraignantes et des interdictions, seules efficaces.

§ 72. Ceci implique concrètement de reconnaitre et faire entrer dans le Code pénal le terme « écocide » afin que les atteintes graves à l’environnement soient poursuivies pénalement, et ne soient plus seulement sujettes à des taxes facilement affranchies. Cela consiste donc à donner des droits à la nature. Un deuxième aspect de cette mesure concerne l’accroissement des contrôles, ainsi que des moyens alloués aux contrôles des pollutions industrielles.

Développement et gratuité des transports publics

§ 73. Les taxes incitatives notamment celles relatives au carburant ainsi qu’aux véhicules individuels motorisés n’ont que peu d’efficacité́ et pénalisent les ménages à faible revenu qui ne disposent pas de réelle alternative abordable. Il s’agit donc de rendre l’accès aux transports publics gratuits tout en étendant le réseau existant dans les régions rurales. Ceci, par le biais d’une participation financière des sociétés privées. Des trains de nuit réguliers doivent également être instaures, afin de faire des transports en commun une réelle alternative en termes de mobilité́ à la voiture.

Sobriété en matière de construction et d’infrastructures

§ 74. Le ciment représente à lui seul 16% des émissions de CO2 d’origine anthropique à l’échelle mondiale. La ZAD de la Colline a eu le mérite de mettre en évidence les ravages occasionnés par ce secteur.

§ 75. Par ailleurs, la masse devenue démesurées des artefacts humains sur la terre, dont nous parlions plus haut, et l’imperméabilisation des sols, le bétonnage à tout crin, sont des problèmes qu’il faut traiter.

§ 76. Pour cela, il convient de se fixer des limites, de mettre fin aux agissements des promoteurs immobiliers – qui bétonnent à outrance dans un objectif de profit, et non en fonction de l’utilité commune –, de ne construire que ce qui est indispensable, et limitant l’emprise sur les sols, en préservant les espaces verts, en privilégiant les matériaux biosourcés et écologiques (le bois notamment) au béton dans la mesure du possible.

§ 77. Pour cela, l’aménagement du territoire doit être de la stricte prérogative des collectivités publique, conduite selon un plan rationnel, et donc soustraite au marché.

Protection de l’air, des sols et des eaux

§ 78. Nous prônons la mise en place d’un plan d’assainissement global des émetteurs fixes et mobiles de micropolluants, et l’allocation de moyens accrus en faveur des technologies peu polluantes (solaire, pompes à chaleur).

§ 79. Ainsi que des soutiens renforcés à la renaturation et revitalisation des cours d’eau, afin de protéger des risques accrus d’inondation liés aux conséquences du réchauffement climatique.

§ 80. Ceci implique notamment la garantie d’un apport en eau suffisant dans les nappes phréatiques, en appliquant des mesures contre l’imperméabilisation accrue des sols. Ces mesures renvoient à la protection des surfaces d’assolement non bétonnée, dont la quantité́ et la qualité́ doivent être garanties. Ceci implique également des mesures de protection contre les pollution diffuses liées à l’usage de produits phytosanitaires, aux cheptels et à l’épandage d’engrais. Un contrôle accru doit également être instauré envers les sociétés qui sont reconnues comme ayant des pratiques irrespectueuses de l’environnement à cet égard à l’étranger.

 

La crise écologique exige une solution politique et révolutionnaire

 § 81. Le Parti du Travail s’engage concrètement pour une écologie populaire telle que définie ci-dessus dans les institutions, au travers des droits populaires comme dans la rue, par toutes les formes de lutte appropriées. Parce que nous ne séparons la lutte écologique de la lutte des classes, et parce que nous considérons que la seule écologie digne de ce nom est anticapitaliste, nous privilégions les formes de luttes fondées sur la confrontation avec la bourgeoisie et visant un changement de système sur la logique du compromis parlementaire et ses limitations. C’est pourquoi, nous nous engageons résolument dans la grève pour l’avenir, pour faire croître ce mouvement et l’affermir dans sa dynamique de lutte de classe et sa volonté de rupture avec l’ordre établi.

§ 82. Parce qu’il n’y aura pas de solution réelle et durable aux problèmes écologiques sans rupture avec le capitalisme et son ressort interne d’accumulation du capital sans fin, nous luttons pour la seule alternative au capitalisme qui soit : le socialisme, qui garantira l’eau potable pour toutes et tous plutôt que le champagne pour quelques-uns, et rendra possible une cohabitation harmonieuse entre l’humanité et la nature.